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Le 23 janvier 1998, à l’appel de l’avocat guadeloupéen, Hubert Jabot, et de l’association Bwafouyé, représentée par Gilles GABON, Emmanuel GORDIEN, Franck SALIN, Serge et Viviane ROMANA, se tient à Paris une réunion rassemblant une centaine de personnalités et d’associations antillaises en vue d’organiser une manifestation unitaire pour les 150 ans de l’abolition de l’esclavage. Les organisateurs de la rencontre proposent à leurs invités de rendre à cette occasion, un immense hommage à leurs aïeux esclaves. Il est alors décidé de sortir de l’oubli ces morts en marchant silencieusement dans les rues de la capitale. Ce 23 janvier, la centaine de participants présents crée le Comité pour une Commémoration Unitaire du Cent cinquantenaire de l’Abolition de l’Esclavage des Nègres dans les Colonies Françaises (CCUCAENCF).
Le 2 mai 1998, le CCUCAENCF organise au Grand Orient de France, une journée de réflexion sur le travail et le devoir de mémoire des descendants d’esclaves. Des universitaires, des chercheurs, des personnalités de la communauté antillaise, guyanaise et réunionnaise ont débattu avec un public de 800 participants. Parmi eux : Françoise Vergès (historienne), Hélène Boisdur-Tetoffel (universitaire), Patrick Chamoiseau (écrivain), Viviane Romana (psychologue), Dr Serge Romana (président du CCUCAENCF), Emmanuel Gordien (médecin), Octave Cestor (président de l’association Mémoire de l’outre-mer, promoteur de l’exposition "Les Anneaux de la Mémoire" à Nantes) et Gérard Jeanne-Rose (président de l’AMITAG, amicale des travailleurs antillo-guyanais).
Le 23 mai 1998, 40.000 femmes et hommes, des Antillais pour la plupart, venus en famille de la région parisienne et de la province, défilent de la République à la Nation sans clamer de slogans, sans appeler à la vengeance et signent des pétitions pour que l’esclavage soit reconnu crime contre l’humanité. Dix milles signatures sont recueillies. Ce jour-là, bon nombre de participants ont eu le sentiment de restituer à leurs grands-parents ou aïeux leur humanité et leur dignité. Le 23 mai reste dans le souvenir de tous les manifestants un hommage émouvant et sans précédent. Il fut aussi le temps fort et surtout inattendu des commémorations du cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage.
Le 31 décembre 1998, conformément à ses statuts, le CCUCAENCF est dissout. Les organisateurs de la Marche du 23 mai 1998, forts de leur succès, décident de poursuivre le travail de mémoire à peine engagé ce 23 mai 1998. Après une réflexion menée de janvier à mai 1999, ils décident de créer une association défendant la mémoire des victimes de l’esclavage en France hexagonale, le Comité Marche du 23 mai 1998.
L'objectif du CCUCAENCF est de commémorer l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.