Olivier Pétré-Grenouilleau et "Liberté pour l'histoire"

Après un entretien le 2 juin 2005 avec le Journal du dimanche, l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau, auteur de Traites négrières, essai d'histoire globale, a été accusé de révisionnisme historique par l'association Collectifdom. En réponse à une question concernant l'antisémitisme de l’humoriste Dieudonné (désormais discrédité), Pétré-Grenouilleau a constaté que "Cela dépasse le cas Dieudonné. C'est aussi le problème de la loi Taubira qui considère la traite des Noirs par les Européens comme un 'crime contre l’humanité', incluant de ce fait une comparaison avec la Shoah. Les traites négrières ne sont pas des génocides. La traite n'avait pas pour but d'exterminer un peuple. L'esclave était un bien qui avait une valeur marchande qu'on voulait faire travailler le plus possible". Pour Collectifdom, cette réponse ambiguë de Pétré Grenouilleau suggère que la loi Taubira (2001) est en quelque sorte responsable de l'antisémitisme, que l'esclavage n’est pas un crime contre l'humanité et qu'il est inacceptable de comparer l'esclavage à la Shoah. Leur plainte a attiré l'attention des médias et entrainé une vive réaction de la part d'un groupe d'historiens (notamment de Pierre Nora), qui ont lancé un appel, publié le 13 décembre 2005 dans Libération, intitulé "Liberté pour l'histoire". Dans cette déclaration publique, ils ont demandé l'abrogation de toutes les lois qui risquaient de restreindre leur liberté en tant qu’historiens, y compris la loi Taubira. Après de nombreuses attaques des médias, Collectifdom a décidé de retirer sa plainte, plutôt que de risquer sa crédibilité. Cela fut annoncé lors d'une conférence de presse, le 3 février 2006.

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Start date: 
2005CE Jun 2nd