Chaque année, le 23 mai, l'association Comité Marche du 23 mai 1998 - CM98 organise une série d'événements afin d’honorer les victimes de l'esclavage colonial en collaboration avec de nombreuses autres associations. Ces évènements commémoratifs et culturels sont désormais connus sous le nom de Limyè ba Yo (reconnaissance-réconciliation), et visent non seulement à honorer la mémoire des ancêtres esclaves, mais aussi à travailler sur le concept de la réconciliation au lieu du concept des «réparation». Le 23 mai laisse ensuite place au 'Chemin de Fer’, qui comprend une série de débats et de présentations appelant à réfléchir sur le passé esclavagiste, et sur les sociétés et identités qui se sont formées à la suite de ce passé. Le 2 mai 2008, le Premier ministre (Fillon) fit passer un mémorandum dans lequel il a officiellement reconnu le 23 mai comme étant un jour pour se souvenir des victimes de l'esclavage colonial. Cette date fait référence à l'abolition de l'esclavage en 1848 et à la marche silencieuse qui a eu lieu le 23 mai 1998, ce qui a amené à la (première) loi Taubira reconnaissant l'esclavage et la traite négrière comme des ‘crimes contre l'humanité’.
En appuyant sur cette première marche, le CM98 a essayé de pousser plus en avant leur travail de mémoire et, en septembre 2016, le député-maire de Sarcelles François Puponni a déposé un amendement, dans le cadre de la loi Égalité Réelle Outre-Mer, modifiant la loi sur les commémorations de l’esclavage du 30 juin 1983. Cet amendement a reconnu le 23 mai en tant que date d’hommage nationale aux victimes de l’esclavage. Cependant, le 11 janvier 2017, un élu de la Guadeloupe Félix Desplan a présenté un amendement devant le Sénat tendant à supprimer l’article 20A de la loi Egalité Réelle concernant le 23 mai. En réponse, le président du CM98 Serge Romana a entamé une grève de la faim devant le Sénat qui a duré 6 jours. Le 18 janvier, le Sénat a voté les amendements Larcher et Arnel qui ont réintroduit l’article 20A.